Le syndrome de la Personne Polyamoureuse Parfaite (PPP). La moscacojonera in Golfxs con principios.

 

polyamory-pedals

À peine sorti du four (publié), déjà traduit !

J’ai traduit cet article rapidement, afin d’éclairer mes propos lors de l’Espace de Parole que je vais animer vendredi prochain. Il y a dans le blog de Golfxs beaucoup d’articles que j’aimerais pouvoir traduire en français pour les partager avec la communauté francophone. Cela se fera petit à petit…

Bonne lecture et bonne réflexion !

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Le syndrome de la Personne Polyamoureuse Parfaite (PPP) [1]

La Mosca Cojonera in blog de Golfxs con principios.

Original : http://www.golfxsconprincipios.com/en/lamoscacojonera/el-sindrome-de-la-persona-poliamorosa-perfecta-ppp/

Traduction : Elisende Coladan [2]

Lorsque nous avons plus de deux relations, un problème fréquent est celui de vouloir être la « Personne Polyamoureuse Parfaite » : prendre soin le plus possible, tout le temps, de toutes les relations, sans rencontrer aucun problème. Vouloir absolument que personne ne souffre. Faire en sorte de prendre soin de toutes les relations, répondre à toutes les attentes sociales et personnelles, faire attention à tout le monde. Croire que tous les sentiments dépendent de nous. Prouver sans cesse que c’est une très bonne idée de ne pas avoir choisi la monogamie. Suivre scrupuleusement tous les débats de la communauté poly. C’est-à-dire, comme cela semble logique, ne montrer en public que le bon côté de la médaille, de la même manière qu’il a été difficile de parler de violence dans les couples gays ou lesbiens (on a déjà suffisamment à faire avec la pression d’être sortis la « normalité » pour laver, en plus, notre linge sale en public).

Voilà pourquoi cette bonne intention de départ, être la « Personne Polyamoureuse Parfaite », a souvent des conséquences négatives.

1 – Oublier ses propres besoins.

Il arrive souvent qu’en ces moments-là nous oublions de prendre soin de notre propre espace, nous ne voyons pas d’autres ami.e.s parce que nous n’en avons plus le temps. Nous prenons en charge les besoins du monde entier mais… qu’en est-il des nôtres ? Nous y pensons ou nous sommes centré.es sur nos partenaires parce que nous voulons faire en sorte qu’il.les ne se sentent pas mal ? Prendre du temps pour soi. Revoir ses objectifs personnels, nous demander si nous allons bien, si nous sommes en train de faire ce que nous avons envie de faire. Si nous sentons que nous courrons d’une relation à l’autre, si nous sommes en train d’essayer de couvrir tous les besoins qui nous sont étrangers et que nous nous sentons un peu stressé.es… cela n’aidera pas à maintenir nos relations sur le long terme.

  1. Avoir peur de commettre des erreurs.

Que ce soit pour nous prouver à nous-mêmes que nous savons gérer le polyamour mieux que n’importe qui, ou pour se sentir et se présenter comme quelqu’un qui ne connaît pas la jalousie, que ce soit pour présenter notre meilleur profil et nous montrer toujours de bonne humeur, ou bien pour démontrer le fait que nous avons une source d’amour infini, il se peut que nous vivions dans la crainte de mettre les pieds dans le plat et de faire des erreurs. La mauvaise nouvelle, c’est que c’est certainement déjà arrivé. Il n’y a pas de « manuel d’instructions » à lire avant d’avoir sa première relation monogame, et il en va de même avec les non-monogames. Il est normal de faire d’abord des erreurs, et ensuite trouver des solutions. La bonne nouvelle, c’est que nous ne sommes pas obligé.es de vivre constamment avec cette préoccupation C qui sont motivé.e.s par le sentiment de culpabilité peuvent avoir l’impression qu’il.les font volontairement du mal à tout le monde (ou qu’on le leur fait croire) … quand en réalité, c’est le fait d’essayer de contenter tout le monde à la fois (ce qui est impossible, ce dont il.les ne se sont pas encore rendu compte) qui fait que parfois certain.e.s de leurs partenaires peuvent se sentir mal.

  1. Tenter de rendre compatibles des systèmes incompatibles

Parfois nous essayons l’impossible. Pas par égoïsme, mais parce que nous souhaitons faire plaisir à tout.es celleux que nous aimons, à toutes nos relations ; et que nous n’avons pas encore découvert que c’est impossible ou tout au moins, très compliqué. En voulant être la Personne Poly Parfaite. Par exemple, si nous pensons à un V, un triangle (une personne X avec deux partenaires A et B), une tentative insoluble serait de vouloir être à la fois dans un système hiérarchique avec l’une d’elles (A) et dans un système non hiérarchique avec l’autre (B). Tôt ou tard, les attentes de A vont entrer en collision avec celles de B, parce qu’il.le aura des demandes, prévisibles dans ce genre de relation et que celles de B ne seront pas prises en compte.

  1. Ne pas se demander : « Et moi, qu’est-ce que je veux ? »

Au final, la solution consiste — si nous pensons à ce triangle A-X-B —, à ce que X, le sommet de la relation, arrête de se laisser guider uniquement par les demandes qui proviennent de A et de B. Il faut s’arrêter de temps en temps et se demander : « Et moi, qu’est-ce que je veux ? ». Prendre la responsabilité de nos propres décisions rendra plus facile le fait que les autres relations pourront arriver à des accords avec nous, au lieu de se trouver toujours à la merci de facteurs externes incontrôlables. Quand quelqu’un.e se trouve entre deux demandes incompatibles, il est nécessaire qu’il.le décide ce qu’il.le veut, au lieu de « rejeter la faute » sur son travail, sur son autre partenaire, sur les circonstances qui ne permettent pas de couvrir toutes les demandes qui lui sont faites. C’est simple, mais c’est difficile à admettre : il est impossible de satisfaire tout le monde, tout le temps. Ça arrivera de temps en temps. Vivre des relations non monogames, c’est une décision qui est propre à chacun, et il est fondamental qu’on sache ce que cela signifie pour nous, et pourquoi nous le faisons.

Parfois, il nous faut choisir à quel.le partenaire dire non et d’assumer les conséquences de cette décision. Ce n’est point chose aisée, surtout quand on a passé sa vie à répondre aux besoins des autres, avec les meilleures intentions du monde. Mais avoir de bonnes intentions ne garantit en aucun cas que personne ne se sente mal à l’aise . Si nous prenons chacun nos responsabilités, le résultat sera le contraire que ce que l’on craignait : tout le monde saura ce qu’il peut attendre de cette relation, sans dépendre constamment de facteurs qu’il.le ne peut pas contrôler. Et cell.eux qui vivaient avec le stress constant de satisfaire tout le monde seront soulagé.e.s de devenir quelqu’un qui assume ses choix, qui sait ce qu’il.le veut faire, et comment .

Si nous développons une culture dans laquelle chacun.e assume ses responsabilités, « les fuites en avant émotionnelles » [3] sont plus difficiles : ce que nous faisons, nous le faisons parce que nous l’avons décidé et ça veut dire que nous assumons aussi les conséquences qui découlent de nos choix. Si nous ne répondons pas, si nous ne pouvons pas aller à un rendez-vous, si nous faisons ce que nous faisons (ou nous ne faisons pas), ce sera parce que nous l’avons décidé ainsi. Parfois, nos relations auront la forme qu’elles ont parce que des contretemps inévitables surgiront, et parfois il s’agira uniquement d’excuses. À nous de reconnaître notre capacité à évaluer si une relation correspond toujours à nos besoins, à repérer les raisons pour lesquelles ce n’est pas le cas et à décider si nous souhaitons la poursuivre …

 

[1] Terme utilisé par Mel Mariposa Cassidy, en 2015, dans un article en anglais sur son blog  http://radicalrelationshipcoaching.ca/perfectpolyperson/. Mais il semblerait qu’il existait déjà depuis plus longtemps. NDT

[2] J’ai utilisé le langage inclusif, ce qui n’est pas le cas du texte original. NDT

[3] Cf. Brgitte Vasallo http://www.pikaramagazine.com/2013/03/romper-la-monogamia-como-apuesta-politica/

 

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