Article original : http://haikita.blogspot.fr/2014/10/rupturas-amorosas-separaciones-carinosas.html
Traduction : Elisende Coladan
Ici, je ne présente la traduction que de certains passages de l’article original. Je suis l’auteure de ce qui est entre parenthèses.
Je pense que cet article s’adresse aux personnes qui ont vécu, vivent et souhaitent vivre des relations où l’amour a été présent, ainsi qu’une écoute et un soutien réciproque. Mais dans lesquelles, pour quelque raison que ce soit, une séparation est nécessaire. Dans celles où il y a un déséquilibre, des blessures dues à un manque de « prendre soin », quand une personne se sent utilisée par l’autre, une relation qui n’est pas saine, qui est toxique, il est préférable, lorsqu’une prise de conscience se fait, de se séparer, de quitter la relation, sans retour. Panser ses plaies, se reconstruire et aller de l’avant.
Cet article permet aussi bien de réfléchir sur les séparations que sur notre manière de vivre nos relations. Il ne peut y avoir de séparation affectueuse s’il n’y a pas eu de relation affectueuse.
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« Est-ce que c’est vrai qu’il n’y a qu’un pas de l’amour à la haine ?
Est-ce que c’est possible de se séparer avec la même tendresse qu’au début de la relation affective ?
Comment apprendre à bien dire au revoir aux êtres que l’on aime ?
Nous avons beaucoup de mal commencer vraiment une relation avec amour et pourtant nous vivons dans une société romantique : nous aimons les chansons d’amour, les « happy ends », les noces et les petits cœurs rouges… Néanmoins, nous ne savons pas (comment) nous aimer, ni (comment) nous séparer, parce que nous ne savons gérer nos émotions et nous n’avons pas les outils qui nous permettraient de mettre fin à une relation avec le même amour qu’elle a commencé.
Notre culture nous faire croire à l’Amour, Grand et Eternel. C’est pour cela que, quand il se termine, c’est un drame immense dont nous nous considérons victimes : nous n’utilisons pas (souvent) l’expression « nous nous sommes séparés », mais « il/elle m’a abandonné.e », ce qui a pour effet de réveiller la solidarité de nos proches (et, au cas où on ne le dirait pas, c’est bien ainsi que nous nous sentons : abandonné.e.s).
Nous avons du mal à accepter le fait que les amours se finissent, que quand cela va mal, il vaut mieux se séparer. On dit qu’il vaut mieux « être seul.e que mal accompagné.e ». Mais nous appliquons rarement ce principe parce que nous vivons dans un monde individualiste et une de nos plus grandes terreurs, c’est la peur de la solitude. La peur que personne ne nous aime. La peur de ne plus être important.e pour personne et que nos êtres chers continuent leur vie sans avoir besoin de nous avoir en elle.
Il y a beaucoup de peurs qui nous envahissent lorsqu’une relation prend fin, mais c’est parce que nous n’avons pas appris à nous séparer, et parce qu’on associe la séparation à un échec. Dans les films (ou les romans), nous avons rarement des exemples de personnes qui se séparent avec amour. Dans la vraie vie, c’est rare de voir des couples qui se séparent avec affection et tendresse.
Au lieu de nous sentir heureux d’avoir pu vivre une belle histoire d’amour, nous nous sentons blessé.e.s parce que l’histoire est finie. Cela peut sonner bizarre de dire : « Merci, Marguerite, pour les 3 ans de bonheur que nous avons vécus, j’espère que tu seras heureuse dans cette nouvelle étape de vie », ou « Pierre, j’ai vraiment eu 4 mois merveilleux avec toi, merci de m’avoir permis de profiter de ce petit moment de vie à tes côtés », mais sans aucun doute, nous irions mieux si nous arrivions à assumer que les histoires commencent et se terminent. Savoir aussi qu’il est préférable de se quitter tant que ce n’est pas encore trop douloureux, quand tout va bien et qu’il est possible de parler calmement.
« De belles ruptures rendraient les deuils romantiques bien plus court. Il serait ainsi plus facile de panser ses plaies et commencer une nouvelle étape de vie, soit seul.e.s, soit avec d’autres personnes. Mais, pour ce faire, il est nécessaire d’apprendre à se séparer, à rester en contact avec l’autre avec le même amour qu’au début de la relation, à échanger clairement et sincèrement, à communiquer avec transparence tout en essayant de ne pas faire mal. Nous pourrions vivre la rupture comme l’opportunité de vivre autrement notre relation, de la reformuler, de la transformer en amitié, par exemple.
Quand nous souffrons parce qu’un amour a pris fin, il est possible de nous connecter avec la part de nous la plus généreuse et ouverte. Dire adieu en laissant de côté les rancœurs, les peurs, les reproches et les égoïsmes : il s’agit d’être généreux.euse, d’apprendre à aimer non seulement notre propre liberté, mais également celle des personnes que nous aimons.
Si nous nous entraînons à apprendre à nous dire adieu avec amour, nous pouvons profiter plus du moment présent et moins nous préoccuper du futur, et ainsi laisser le passé sans trop de souffrances. Il serait plus facile d’assumer que personne ne nous appartiennent, que la vie n’est qu’un chemin sur lequel nous transitons, parfois seul.e.s, parfois accompagné.e.s par de belles personnes.
Et que ces belles personnes vont et viennent, comme nous-mêmes. Les camarades du lycée, de l’université, les collègues arrivent et s’en vont de nos vies, tout comme les grands-parents et les parents, et également les enfants. Les amours apparaissent, restent un temps et s’en vont… et nous-mêmes, nous arrivons dans la vie de certaines personnes et nous en partons. Parce que nous déménageons, parce que nous migrons, parce que nous évoluons ou parce que nous mourons. Personne n’est éternel, et les relations ne le sont pas non plus.
La liberté de pouvoir rester ou partir est la base d’une belle relation d’amour, dans laquelle il est possible de choisir d’autres chemins, de partager des moments de notre existence et de pouvoir dire adieu avec générosité et gratitude… Essayons de nous exercer dans l’art de souffrir moins et de profiter plus de l’amour.
Il y a d’autres manières de nous aimer, la vie ne dure qu’un instant et il faut savoir la savourer